« Schéma IT - Protection contre les défauts » : différence entre les versions

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(Maj chapitre F 2020)
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{{Highlightbox |
== Première situation de défaut ==
En schéma IT, on souhaite que la coupure automatique n'intervienne pas lors du premier défaut}}
Dans le schéma IT, le premier défaut à la terre ne doit entraîner aucune déconnexion. Le courant de défaut à la terre qui circule est mesuré en mA. Deux exemples différents de calcul du courant de défaut à la terre sont présentés ci-après.


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La NF C 15-100, partie 537-3, recommande fortement la recherche de défaut.}}
La NF C 15-100, partie 537-3, recommande fortement la recherche de défaut.}}


Dans le schéma IT,
=== Exemple 1 ===
* l'installation est isolée de la terre ou un point de l'alimentation, généralement le neutre, est mis à la terre à travers une impédance (schéma IT impédant) ;
Dans le circuit simplifié présenté sur {{FigRef|F32}}, le point neutre de la source d'alimentation est relié à la terre par une résistance de 1500 Ω. Le courant traversant la prise de terre sera de 153 mA en cas de défaut (sur un système triphasé 230/400 V). La tension de défaut par rapport à la terre due à ce courant est le produit de ce courant et la résistance du conducteur PE plus la résistance de mise à la terre (de la composante défectueuse à la prise), qui est négligeable.
* les masses sont mises à la terre :
** soit ensemble (interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre à la borne principale),
** soit individuellement ou par groupes (mises à la terre à des prises de terre différentes).


== Le premier défaut ==
{{FigImage|DB431014_FR|svg|F32|Circuit simplifié.}}
En présence d'un seul défaut d'isolement à la masse ou à la terre, appelé "premier défaut", le courant de fuite Id est assez faible pour que la condition I<sub>d</sub> x R<sub>A</sub> ≤ 50 V (cf. paragraphe 3.2) soit respectée et qu'aucune élévation dangereuse de potentiel des masses ne se produise.  


Dans ce type de schéma :
=== Exemple 2 ===
* un contrôleur permanent d'isolement est exigé. Il doit déclencher un signal sonore ou visuel à l'apparition du premier défaut (cf. '''Fig. F16'''),
Pour un réseau formé de 1 km de conducteurs tel que représenté sur {{FigRef|F33}}, l'impédance de fuite à la terre (environ 1 µF/km) est représentée par les condensateurs C<sub>1</sub> à C<sub>N</sub>. L'impédance capacitive Z<sub>C</sub> est de l'ordre de 3500 Ω par phase. En fonctionnement normal, le courant capacitif {{fn|1}} à la terre est donc :
* la recherche et l'élimination rapide du premier défaut est impérative pour bénéficier pleinement de la continuité de service qui est l'avantage prépondérant de ce schéma des liaisons à la terre.


{{FigImage|PB116742|jpg|F16|Contrôleur permanent d'isolement (CPI) obligatoire}}
<math>I_c= \frac{U_0}{Z_c}= \frac{230}{3500}=66\ mA</math> par phase.


== Exemple de calcul du courant et de la tension de défaut en IT (au premier défaut)==
{{FigImage|DB431015_FR|svg|F33|Courant de défaut pour un premier défaut dans un schéma IT.}}
Pour un réseau de 1 km, l'impédance de fuite à la terre du réseau Zf est de l'ordre de 3 500 Ω. L'ordre de grandeur du courant de fuite est de :


<math>\frac{Uo}{Zf}= \frac{230}{3500}=66\ mA</math> par phase.
Lors d'un défaut entre la phase 1 et la terre comme dans {{FigRef|F33}}, les vecteurs de tension et de courant peuvent être représentés comme indiqué sur {{FigRef|F34}}.


En absence de défaut, les courants de fuite des phases à la terre sont pratiquement égaux et déphasés de 120 ° : de ce fait, leur somme vectorielle est nulle.
Le courant de défaut traversant la résistance de terre R<sub>A</sub> est la somme vectorielle des courants :
* courants capacitifs dans les deux phases non en défaut I<sub>C2</sub> et I<sub>C3</sub>,
* courant capacitif dans le I<sub>CN</sub> neutre,
* courant dans l'impédance neutre, I<sub>d1</sub>.


Si le schéma IT est à neutre distribué, l'impédance de fuite Zfn du conducteur neutre est quasi identique à celle des phases mais le courant de fuite du conducteur neutre à la terre est naturellement nul car il n'y a pas de tension entre le neutre et la terre.
{{FigImage|DB431016|svg|F34|Représentation vectorielle des tensions et des courants en cas de défaut entre la phase 1 et la terre.}}


'''Note''' : l'hypothèse de tensions de phase équilibrées par rapport à la terre nécessite  d'avoir des charges dont les fuites naturelles sont équilibrées par rapport à la terre, ce qui est rarement le cas.
Les tensions des phases non en défaut ont (en raison du défaut) augmenté à √3 fois la tension de phase normale, de sorte que les courants capacitifs augmentent de la même quantité : I<sub>C2</sub> = I<sub>C3</sub> = I<sub>C</sub>.√3 = 66 x √3 = 114 mA


L'exemple indiqué en '''Figure F17''' représente une installation en schéma IT impédant
La tension du neutre est de 230 V, donc le courant neutre capacitif est : I<sub>CN</sub> = I<sub>C</sub> = 66 mA
* dont les masses sont collectivement mises à la terre,
* à neutre distribué (de même section),
* en situation de premier défaut d'isolement (phase à la terre).


Le courant de défaut Id est la somme vectorielle :
Ces courants sont décalés l'un par rapport à l'autre de 30°, de sorte que l'addition vecteur totale I<sub>d2</sub> s'élève à :
* du courant Id1 dû à l'impédance Zc entre le neutre et la terre.<p> Du fait du défaut à la terre d'une phase, la tension terre neutre est une tension phase neutre soit Uo. Le courant I<sub>di</sub> =Uo/Zc soit 230/1500 = 153 mA.</p>
* et du courant de fuite I<sub>d2</sub> revenant à la source au travers de la résistance de terre R<sub>nA</sub>. 


Le courant de fuite I<sub>d2</sub> est la somme vectorielle :
<math>2(I_c.\sqrt{3}).\frac{\sqrt{3}}{2} + I_c = 3.I_c + I_c = 4. I_c = 4 \times 66 = 264 mA</math>
* des courants capacitifs de fuite des 2 phases saines. La tension des phases saines par rapport à la terre est une tension phase phase (du fait du défaut sur la 3<sup>ème</sup> phase), de ce fait le courant de fuite de chacune des 2 phases saines est multiplié par <math style="vertical-align:-20%;"> \sqrt 3</math> par rapport au courant de fuite en absence de défaut. Ces 2 courants sont de plus déphasés de 60°. <p> Dans le présent exemple, la somme vectorielle des courants de défaut est égale à <math style="vertical-align:-25%;"> 2 \times \sqrt {3} /2 \times \sqrt3 \times 66 </math> mA soit 198 mA.</p>
* du courant capacitif de fuite du conducteur neutre. La tension du neutre par rapport à la terre est une tension phase neutre. Le courant de fuite est de ce fait Uo/ Zfn soit 66 mA dans notre exemple.
Par suite, le courant de défaut I<sub>d2</sub> est la somme vectorielle de ces 2 courants. La composition vectorielle montre que le courant I<sub>d2</sub> est égal à 198 mA + 66 mA soit 264 mA dans le présent exemple.


La tension de défaut Uf est toujours inférieure à la somme arithmétique :
Par exemple, pour les circuits 3L + N, la valeur du courant capacitif à la terre augmente d'un facteur 4 pendant le défaut phase-terre, par rapport à sa valeur en fonctionnement normal I<sub>C</sub>.
* de la tension aux bornes de la résistance de terre (R<sub>nA</sub> x I<sub>d2</sub>),
* et de la chute de tension dans le conducteur neutre (quelques mΩ x Id1 soit une tension totalement négligeable).<p> La tension de défaut Uf est de ce fait égale à R<sub>nA</sub> x I<sub>d2</sub> soit 5 x 264 10<sup>-3</sup> = 1,32 V tension sans danger pour les personnes.</p>


En schéma IT, la valeur de la tension de défaut Uf au premier défaut est :
Le courant I<sub>d1</sub> à travers la résistance du neutre est de 153 mA (voir l'exemple simplifié ci-dessus).
* dépendante de l'étendue du réseau (capacité de fuite des câbles) mais reste pratiquement toujours très inférieure à 50 V,
* quasi indépendante du type de schéma IT, schéma IT impédant, avec masses connectées à la terre individuellement ou par groupes, avec masses connectées à la terre ensemble.


{{FigImage|DB422229_FR|svg|F17|Chemin du courant de défaut Id1 + Id2 en schéma IT impédant au premier défaut}}
Le courant traversant le défaut à la terre est donné par la somme vectorielle du courant de résistance neutre I<sub>d1</sub> (= 153 mA) et du courant capacitif I<sub>d2</sub> (= 264 mA).


== Le deuxième défaut ==
Il est alors égal à :


{{Highlightbox |
<math> \sqrt {153^2 + 263^2} = 304 mA </math>
La présence simultanée de deux défauts est dangereuse et la coupure automatique de l'alimentation doit être organisée en fonction de l'interconnexion des masses et de leur mise à la terre.}}


A l'apparition d'un deuxième défaut à la terre, soit sur une autre phase ou soit sur le conducteur neutre, une coupure rapide de l'alimentation est obligatoire. Deux cas sont à considérer pour gérer la coupure de l'alimentation.
En considérant par exemple une résistance à la terre R<sub>A</sub> égale à 50 Ω, la tension de défaut U<sub>f</sub> est donc égale à : 50 x 304 x 10<sup>-3</sup> = 15,2 V, ce qui est évidemment non dangereux.


=== Premier cas ===
=== Recommandation ===
Ce cas concerne un schéma IT dans lequel les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre, comme indiqué sur la '''Figure F18'''.


Dans ce cas, aucune résistance de terre ne se situe sur le chemin du courant de défaut. De ce fait, l'intensité du courant de deuxième défaut est obligatoirement très élevée donc les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteur ou appareillage à fusible, peuvent être utilisés.
Pour profiter pleinement de la continuité de service en cas de premier défaut sur une installation en schéma IT :
* une surveillance permanente de l'isolement à la terre doit être assurée, associée à un signal d'alarme (signaux sonores et/ou clignotants, etc.) fonctionnant en cas de premier défaut à la terre (voir {{FigRef|F35}}),
* le repérage et la réparation d'un premier défaut sont impératifs si l'on veut tirer pleinement profit du schéma IT. La continuité de service est le grand avantage de ce schéma de liaison à la terre. Comme la continuité de service est assurée, il n'est pas nécessaire (mais quand même fortement recommandé) de réparer immédiatement le défaut, ce qui évite d'opérer sous le stress et l'urgence.


Dans un cas possible, les 2 défauts peuvent apparaître successivement à l'extrémité des 2 circuits de l'installation les plus éloignés entre eux et de la source.  
{{FigImage|PB116742|jpg|F35|Exemple de dispositif de surveillance d'isolement phase-terre utilisé dans le schéma IT.}}


Il est démontré que dans le cas le plus défavorable l'impédance de boucle de défaut est le double de l'impédance de boucle du circuit à protéger. De ce fait, il est nécessaire de doubler l'impédance de boucle du circuit pour calculer le niveau du courant de deuxième défaut présumé et le réglage de son dispositif de protection contre les surintensités.
== Deuxième situation de défaut ==


De plus si le schéma IT est à neutre distribué, les courants de deuxième défaut les plus bas auront lieu quand un des défauts sera un défaut sur le conducteur neutre (en schéma IT les 4 conducteurs, phases et neutre, sont isolés de la terre). De ce fait, dans un schéma IT avec neutre distribué, la tension phase neutre Uo doit être utilisée pour le calcul de la valeur de réglage de la protection contre les courts-circuits Ia soit  <math style="vertical-align:-70%;"> 0,8\ \frac{Uo}{2Zc}\ge Ia </math>{{fn|1}}
Le deuxième défaut provoque un court-circuit entre les conducteurs actifs (phases ou neutre) à travers la terre et/ou via les conducteurs de liaison PE (sauf s'il se produit sur le même conducteur que le premier défaut). Les dispositifs de protection contre les surintensités (fusibles ou disjoncteurs) fonctionnent normalement par élimination automatique des défauts.


avec
Les détails et les limites propres au schéma IT sont donnés à la section [[Schéma IT - Mise en oeuvre des protections|Schéma IT - Mise en œuvre des protections]].


* Uo = tension phase neutre
{{Highlightbox-specific |
Le guide UTE C15-105 propose trois méthodes :
* méthode des impédances,
* méthode de composition,
* méthode conventionnelle.}}


* Zc = impédance de la boucle du circuit en défaut ([[Coupure automatique en schéma TT]])
L'élimination des défauts est effectuée différemment dans chacun des cas suivants (voir {{FigRef|F36}}) :


* Ia = courant assurant le fonctionnement du dispositif de protection contre les courts-circuit
{{FigImage|DB422231_FR|svg|F36|Deux situations différentes à prendre en compte.}}


Si le conducteur neutre n'est pas distribué alors la tension phase phase Uo√3 doit être utilisée pour le calcul de la valeur de réglage de la protection contre les courts-circuits Ia soit  <math style="vertical-align:-70%;"> 0,8\ \frac{\sqrt{3}Uo}{2Zc}\ge Ia </math>{{fn|1}}.
=== 1<sup>er</sup> cas ===


{{FigImage|DB422230_FR|svg|F18|Coupure automatique par disjoncteur au deuxième défaut en schéma IT dans le cas ou les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre}}
Ce cas concerne un schéma IT dans lequel les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre, comme indiqué sur la {{FigRef|F37}}.


==== Temps maximal de coupure====
{{FigImage|DB422230_FR|svg|F37|Coupure automatique par disjoncteur au deuxième défaut en schéma IT dans le cas ou les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre.}}
Rappel : dans ce 1<sup>er</sup> cas, les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre.
Les conditions de déclenchement sont identiques à celles du schéma TN soit :
* pour tous les circuits terminaux dont le courant nominal ne dépasse pas 32 A, le temps maximal de coupure ne devra pas dépasser la valeur indiquée dans le tableau de la Figure F8,
* pour les circuits de distribution et les autres circuits, le temps maximal de coupure est  xé à 5 s. Cette valeur limite rend possible la sélectivité entre les dispositifs de protection.


====Protection par disjoncteur====
Dans ce cas, aucune résistance de terre n'est incluse dans le parcours du courant de défaut, de sorte qu'un niveau élevé de courant de défaut est garanti. De ce fait, l'intensité du courant de deuxième défaut est obligatoirement très élevée donc les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteur ou fusible, peuvent être utilisés.
Dans le cas présenté en Figure 18, la protection des personnes peut être assurée par des disjoncteurs. Le réglage de la protection magnétique du disjoncteur est à effectuer en fonction de la valeur du courant deuxième défaut pour assurer son déclenchement. L'exigence du temps maximal de coupure (voir le tableau en Fig. 8) est naturellement satisfaite.


La largeur de la plage de réglage des protections Instantané et court retard des déclencheurs Micrologic équipant les disjoncteurs Compact NSX160 permet d'assurer cette protection même dans le cas d'un départ de grande longueur.
Pour régler les dispositifs de protection, le courant de court-circuit doit être calculé selon l'une des différentes méthodes applicables au schéma TN, comme déjà présenté à la section [[Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre]] :
* méthodes des impédances,
* méthode de composition,
* méthode conventionnelle.


=== Exemple de calcul de protection ===
Dans un cas possible, les 2 défauts peuvent apparaître successivement à l'extrémité des 2 circuits de l'installation les plus éloignés entre eux et de la source.
Rappel : dans ce 1<sup>er</sup> cas, les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre.  


Comme il a été précisé l’impédance de boucle du circuit pour calculer sa protection au deuxième défaut, en utilisant la «méthode conventionnelle» (voir [[Protection contre les contacts indirects]]) est égale à 2 fois celle calculée en schéma TN (voir [[Coupure automatique en schéma TN]]).
Il est démontré que dans le cas le plus défavorable l'impédance de boucle de défaut est le double de l'impédance de boucle du circuit à protéger. De ce fait, il est nécessaire de doubler l'impédance de boucle du circuit pour calculer le niveau du courant de deuxième défaut présumé et le réglage de son dispositif de protection contre les surintensités.
 
La résistance de boucle du circuit  <math>FGHJ = 2R_{JH}= 2\rho\frac{L}{a}</math> en mΩ 


avec :  
De plus si le schéma IT est à neutre distribué, les courants de deuxième défaut les plus bas auront lieu quand un des défauts sera un défaut sur le conducteur neutre (en schéma IT les 4 conducteurs, phases et neutre, sont isolés de la terre). De ce fait, dans un schéma IT avec neutre distribué, la tension phase neutre Uo doit être utilisée pour le calcul de la valeur de réglage de la protection contre les courts-circuits I<sub>a</sub> soit :


ρ = résistivité d’un conducteur de 1 mètre de long et de section 1 mm<sup>2</sup>, en mΩ
<math>0,8\,\frac{U_0}{2\,Z_c}\ge I_a </math>{{fn|2}}


L = longueur des circuits en mètres
Où :
* U<sub>0</sub> : tension phase-neutre.
* Z<sub>c</sub> : impédance de la boucle du circuit en défaut (voir [[Schéma TN - Principe]]).
* I<sub>a</sub> : courant assurant le fonctionnement du dispositif de protection contre les courts-circuits.


a = section du conducteur en  mm<sup>2</sup>
Si aucun conducteur neutre n'est distribué, la tension à utiliser pour le calcul du courant de défaut est la valeur entre phases, c'est-à-dire :


Soit la résistance de la boucle FGHJ = 2 x 22,5 x 50/35 = 64,3 mΩ.
<math>0,8\,\frac{\sqrt{3}\,U_0}{2\,Z_c}\ge I_a</math>{{fn|2}}


D’où la résistance de la boucle BCDEFGHJ est égale à 2 x 64,3 = 129 mΩ.
Les réglages des déclencheurs de surintensité des disjoncteurs et les valeurs nominales des fusibles sont les paramètres de base qui déterminent la longueur effective maximale du circuit qui peut être protégé de façon satisfaisante, comme on l'a vu à la section [[Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre]].


Le courant de défaut est par suite égal à <math style="vertical-align:-30%;"> 0,8 \times \sqrt {3} \times 230 \times 10^{3}/129 = 2 470 A.</math>
'''Remarque :''' dans des circonstances normales, le chemin du courant de défaut traverse des conducteurs PE communs, reliant toutes les masses d'une installation. L'impédance de la boucle de défaut est donc suffisamment basse pour assurer un niveau suffisant de courant de défaut.


==== Protection par fusible ====
=== 2<sup>ième </sup> cas ===
Le courant Ia qui assure la fusion du fusible dans le temps maximal spécifié se détermine à partir de la caractéristique temps/courant (cf. '''Fig. 15'''). Le courant Ia doit être nettement inférieur au courant de deuxième défaut du circuit protégé (voir [[Coupure automatique en schéma TN#Protection par fusible|Protection par fusible]]).


==== Protection par DDR ou par disjoncteurs différentiels ====
Ce cas concerne un schéma IT dans lequel :
Lorsque les courants de deuxième défaut sont de très faible valeur, en particulier sur les circuits de distribution de très grande longueur et/ou sur les circuits terminaux, la protection des personnes contre les contacts indirects est réalisée au niveau de chaque circuit par des DDR ou par des disjoncteurs différentiels comme pour le deuxième cas développé ci-après.
* les masses sont soit individuellement mises à la terre (chaque appareil a sa propre prise de terre), soit par groupes (pour chaque groupe, les masses des appareils sont interconnectées à la prise de terre propre au groupe) ;
* le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant à un groupe différent de celui du circuit en premier défaut, ou sur un appareil individuellement mis à la terre. Dans le deuxième cas, les résistances de terre des 2 circuits en défaut se situent sur le chemin du courant de défaut et de ce fait, limitent fortement l’intensité du courant de deuxième défaut. Les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteurs ou fusibles, ne peuvent plus être utilisés pour la protection des personnes.


=== Deuxième cas ===
== Protection par DDR ou par disjoncteur différentiel  ==
Ce cas concerne un schéma IT dans lequel :
* les masses sont soit individuellement mises à la terre (chaque appareil a sa propre prise de terre), soit par groupes (pour chaque groupe, les masses des appareils sont interconnectées à la prise de terre propre au groupe) ;
* le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant à un groupe différent de celui du circuit en premier défaut, ou sur un appareil individuellement mis à la terre. Dans le deuxième cas, les résistances de terre des 2 circuits en défaut se situent sur le chemin du courant de défaut et de ce fait, limitent fortement l’intensité du courant de deuxième défaut. Les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteurs ou appareillages à fusibles, ne peuvent plus être utilisés pour la protection des personnes.


=== Protection par DDR ou par disjoncteur différentiel ===
La protection des personnes contre les contacts indirects est réalisée par des DDR sur le circuit alimentant un groupe d’appareil (mise à la terre par groupe), ou un appareil (mise à la terre individuelle) (voir {{FigRef|F35}}).
La protection des personnes contre les contacts indirects est réalisée par des DDR sur le circuit alimentant  
* un groupe d’appareil (mise à la terre par groupe),  
* ou un appareil (mise à la terre individuelle) (cf. '''Fig. F20''').  


Le réglage des DDR est similaire à la protection des personnes en schéma TT, en particulier le temps maximal de coupure.  
Le réglage des DDR est similaire à la protection des personnes en schéma TT, en particulier le temps maximal de coupure.


Néanmoins, il est nécessaire lors de la conception du projet de tenir compte des courants de fuite au premier défaut sur les circuits ou le groupe de circuits protégé par un DDR (voir le tableau de la '''Figure F19''').
Néanmoins, il est nécessaire lors de la conception du projet de tenir compte des courants de fuite au premier défaut sur les circuits ou le groupe de circuits protégé par un DDR (voir {{FigRef|F38}}).  


'''Note''' : Si le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant au même groupe que celui du circuit en premier défaut, les dispositifs de protection contre les surintensités assureront aussi comme dans le 1<sup>er</sup> cas la protection des personnes contre les contacts indirects.
'''Note :''' si le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant au même groupe que celui du circuit en premier défaut, les dispositifs de protection contre les surintensités assureront aussi comme dans le 1er cas la protection des personnes contre les contacts indirects.


{{tb-start|id=Tab1154|num=F19|title=Courant de fuite en fonction de la capacité du réseau.|cols=2}}
{{tb-start|id=Tab1154|num=F38|title=Correspondance entre la capacité de fuite à la terre et le courant de 1er défaut.|cols=2}}
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|-
|-
! Capacité de fuite du réseau (µF)  
! Capacité de fuite (µF)  
! Courant de 1<sup>er</sup> défaut (A)
! Courant de 1er défaut (A)
|-
|-
| 1  
| 1  
Ligne 156 : Ligne 137 :
|}
|}
{{tb-notes
{{tb-notes
|txn1= '''Nota''' : 1 µF est la capacité de fuite typique de 1 km de câble tétrapolaire.
|txn1= Nota : 1 µF est la capacité de fuite typique de 1 km pour un câble à 4 conducteurs.}}
}}


{{FigImage|DB422231_FR|svg|F20|Mise en oeuvre de DDR en fonction de la mise à la terre des masses en IT : par groupe ou individuellement}}
'''Remarque :''' voir aussi [[Protection, coupure et sectionnement du conducteur neutre]].


{{footnotes}}
{{footnotes}}
<references>
<references>
{{fn-detail|1|fondé sur la méthode conventionnelle indiquée voir (cf. Fig. F12) [[Coupure automatique en schéma TN]]}}
{{fn-detail|1|Dans cet exemple, on suppose que le courant de fuite à la terre résistif traversant l'isolation est négligeable.}}
{{fn-detail|2|Selon la "méthode conventionnelle", voir [[Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre]]}}
</references>
</references>
[[en:Automatic_disconnection_on_a_second_fault_in_an_IT_system]]

Version du 5 octobre 2020 à 16:57

Première situation de défaut

Dans le schéma IT, le premier défaut à la terre ne doit entraîner aucune déconnexion. Le courant de défaut à la terre qui circule est mesuré en mA. Deux exemples différents de calcul du courant de défaut à la terre sont présentés ci-après.

La NF C 15-100, partie 537-3, recommande fortement la recherche de défaut.

Exemple 1

Dans le circuit simplifié présenté sur Fig. F32, le point neutre de la source d'alimentation est relié à la terre par une résistance de 1500 Ω. Le courant traversant la prise de terre sera de 153 mA en cas de défaut (sur un système triphasé 230/400 V). La tension de défaut par rapport à la terre due à ce courant est le produit de ce courant et la résistance du conducteur PE plus la résistance de mise à la terre (de la composante défectueuse à la prise), qui est négligeable.

Fig. F32 – Circuit simplifié.

Exemple 2

Pour un réseau formé de 1 km de conducteurs tel que représenté sur Fig. F33, l'impédance de fuite à la terre (environ 1 µF/km) est représentée par les condensateurs C1 à CN. L'impédance capacitive ZC est de l'ordre de 3500 Ω par phase. En fonctionnement normal, le courant capacitif [1] à la terre est donc :

[math]\displaystyle{ I_c= \frac{U_0}{Z_c}= \frac{230}{3500}=66\ mA }[/math] par phase.

Fig. F33 – Courant de défaut pour un premier défaut dans un schéma IT.

Lors d'un défaut entre la phase 1 et la terre comme dans Fig. F33, les vecteurs de tension et de courant peuvent être représentés comme indiqué sur Fig. F34.

Le courant de défaut traversant la résistance de terre RA est la somme vectorielle des courants :

  • courants capacitifs dans les deux phases non en défaut IC2 et IC3,
  • courant capacitif dans le ICN neutre,
  • courant dans l'impédance neutre, Id1.
Fig. F34 – Représentation vectorielle des tensions et des courants en cas de défaut entre la phase 1 et la terre.

Les tensions des phases non en défaut ont (en raison du défaut) augmenté à √3 fois la tension de phase normale, de sorte que les courants capacitifs augmentent de la même quantité : IC2 = IC3 = IC.√3 = 66 x √3 = 114 mA

La tension du neutre est de 230 V, donc le courant neutre capacitif est : ICN = IC = 66 mA

Ces courants sont décalés l'un par rapport à l'autre de 30°, de sorte que l'addition vecteur totale Id2 s'élève à :

[math]\displaystyle{ 2(I_c.\sqrt{3}).\frac{\sqrt{3}}{2} + I_c = 3.I_c + I_c = 4. I_c = 4 \times 66 = 264 mA }[/math]

Par exemple, pour les circuits 3L + N, la valeur du courant capacitif à la terre augmente d'un facteur 4 pendant le défaut phase-terre, par rapport à sa valeur en fonctionnement normal IC.

Le courant Id1 à travers la résistance du neutre est de 153 mA (voir l'exemple simplifié ci-dessus).

Le courant traversant le défaut à la terre est donné par la somme vectorielle du courant de résistance neutre Id1 (= 153 mA) et du courant capacitif Id2 (= 264 mA).

Il est alors égal à :

[math]\displaystyle{ \sqrt {153^2 + 263^2} = 304 mA }[/math]

En considérant par exemple une résistance à la terre RA égale à 50 Ω, la tension de défaut Uf est donc égale à : 50 x 304 x 10-3 = 15,2 V, ce qui est évidemment non dangereux.

Recommandation

Pour profiter pleinement de la continuité de service en cas de premier défaut sur une installation en schéma IT :

  • une surveillance permanente de l'isolement à la terre doit être assurée, associée à un signal d'alarme (signaux sonores et/ou clignotants, etc.) fonctionnant en cas de premier défaut à la terre (voir Fig. F35),
  • le repérage et la réparation d'un premier défaut sont impératifs si l'on veut tirer pleinement profit du schéma IT. La continuité de service est le grand avantage de ce schéma de liaison à la terre. Comme la continuité de service est assurée, il n'est pas nécessaire (mais quand même fortement recommandé) de réparer immédiatement le défaut, ce qui évite d'opérer sous le stress et l'urgence.
Fig. F35 – Exemple de dispositif de surveillance d'isolement phase-terre utilisé dans le schéma IT.

Deuxième situation de défaut

Le deuxième défaut provoque un court-circuit entre les conducteurs actifs (phases ou neutre) à travers la terre et/ou via les conducteurs de liaison PE (sauf s'il se produit sur le même conducteur que le premier défaut). Les dispositifs de protection contre les surintensités (fusibles ou disjoncteurs) fonctionnent normalement par élimination automatique des défauts.

Les détails et les limites propres au schéma IT sont donnés à la section Schéma IT - Mise en œuvre des protections.

Le guide UTE C15-105 propose trois méthodes :

  • méthode des impédances,
  • méthode de composition,
  • méthode conventionnelle.

L'élimination des défauts est effectuée différemment dans chacun des cas suivants (voir Fig. F36) :

Fig. F36 – Deux situations différentes à prendre en compte.

1er cas

Ce cas concerne un schéma IT dans lequel les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre, comme indiqué sur la Fig. F37.

Fig. F37 – Coupure automatique par disjoncteur au deuxième défaut en schéma IT dans le cas ou les masses sont interconnectées par un conducteur de protection PE et collectivement mises à la terre.

Dans ce cas, aucune résistance de terre n'est incluse dans le parcours du courant de défaut, de sorte qu'un niveau élevé de courant de défaut est garanti. De ce fait, l'intensité du courant de deuxième défaut est obligatoirement très élevée donc les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteur ou fusible, peuvent être utilisés.

Pour régler les dispositifs de protection, le courant de court-circuit doit être calculé selon l'une des différentes méthodes applicables au schéma TN, comme déjà présenté à la section Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre :

  • méthodes des impédances,
  • méthode de composition,
  • méthode conventionnelle.

Dans un cas possible, les 2 défauts peuvent apparaître successivement à l'extrémité des 2 circuits de l'installation les plus éloignés entre eux et de la source.

Il est démontré que dans le cas le plus défavorable l'impédance de boucle de défaut est le double de l'impédance de boucle du circuit à protéger. De ce fait, il est nécessaire de doubler l'impédance de boucle du circuit pour calculer le niveau du courant de deuxième défaut présumé et le réglage de son dispositif de protection contre les surintensités.

De plus si le schéma IT est à neutre distribué, les courants de deuxième défaut les plus bas auront lieu quand un des défauts sera un défaut sur le conducteur neutre (en schéma IT les 4 conducteurs, phases et neutre, sont isolés de la terre). De ce fait, dans un schéma IT avec neutre distribué, la tension phase neutre Uo doit être utilisée pour le calcul de la valeur de réglage de la protection contre les courts-circuits Ia soit :

[math]\displaystyle{ 0,8\,\frac{U_0}{2\,Z_c}\ge I_a }[/math][2]

Où :

  • U0 : tension phase-neutre.
  • Zc : impédance de la boucle du circuit en défaut (voir Schéma TN - Principe).
  • Ia : courant assurant le fonctionnement du dispositif de protection contre les courts-circuits.

Si aucun conducteur neutre n'est distribué, la tension à utiliser pour le calcul du courant de défaut est la valeur entre phases, c'est-à-dire :

[math]\displaystyle{ 0,8\,\frac{\sqrt{3}\,U_0}{2\,Z_c}\ge I_a }[/math][2]

Les réglages des déclencheurs de surintensité des disjoncteurs et les valeurs nominales des fusibles sont les paramètres de base qui déterminent la longueur effective maximale du circuit qui peut être protégé de façon satisfaisante, comme on l'a vu à la section Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre.

Remarque : dans des circonstances normales, le chemin du courant de défaut traverse des conducteurs PE communs, reliant toutes les masses d'une installation. L'impédance de la boucle de défaut est donc suffisamment basse pour assurer un niveau suffisant de courant de défaut.

2ième cas

Ce cas concerne un schéma IT dans lequel :

  • les masses sont soit individuellement mises à la terre (chaque appareil a sa propre prise de terre), soit par groupes (pour chaque groupe, les masses des appareils sont interconnectées à la prise de terre propre au groupe) ;
  • le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant à un groupe différent de celui du circuit en premier défaut, ou sur un appareil individuellement mis à la terre. Dans le deuxième cas, les résistances de terre des 2 circuits en défaut se situent sur le chemin du courant de défaut et de ce fait, limitent fortement l’intensité du courant de deuxième défaut. Les dispositifs de protection contre les surintensités, disjoncteurs ou fusibles, ne peuvent plus être utilisés pour la protection des personnes.

Protection par DDR ou par disjoncteur différentiel

La protection des personnes contre les contacts indirects est réalisée par des DDR sur le circuit alimentant un groupe d’appareil (mise à la terre par groupe), ou un appareil (mise à la terre individuelle) (voir Fig. F35).

Le réglage des DDR est similaire à la protection des personnes en schéma TT, en particulier le temps maximal de coupure.

Néanmoins, il est nécessaire lors de la conception du projet de tenir compte des courants de fuite au premier défaut sur les circuits ou le groupe de circuits protégé par un DDR (voir Fig. F38).

Note : si le deuxième défaut apparaît sur un circuit appartenant au même groupe que celui du circuit en premier défaut, les dispositifs de protection contre les surintensités assureront aussi comme dans le 1er cas la protection des personnes contre les contacts indirects.

Fig. F38 – Correspondance entre la capacité de fuite à la terre et le courant de 1er défaut.
Capacité de fuite (µF) Courant de 1er défaut (A)
1 0,07
5 0,36
30 2,17
  • Nota : 1 µF est la capacité de fuite typique de 1 km pour un câble à 4 conducteurs.

Remarque : voir aussi Protection, coupure et sectionnement du conducteur neutre.

Notes

  1. ^ Dans cet exemple, on suppose que le courant de fuite à la terre résistif traversant l'isolation est négligeable.
  2. ^ 1 et 2 Selon la "méthode conventionnelle", voir Schéma TN - Calcul du courant de défaut à la terre
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